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Le monde Invisible des Comores
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5 mars 2006

LES "JE VIENS"

dsc010381 Les « Je viens » sont ces très nombreux comoriens habitant en France qui rentrent au pays le temps des vacances ou le temps de construire une belle maison. Fait intéressant, la population comorienne en France, essentiellement basée à Paris et a Marseille, est bien supérieur à celle des Comores. Les conditions de vie de ces immigrées ne sont pas des meilleures, comme malheureusement celles de beaucoup de communauté de France issues de l’immigration. Pourtant les « je viens » se métamorphosent lors de leur séjour au pays. Parées de leurs plus beaux habits et bijoux ils construisent des somptueuses villas dans leur village d’origine avec les économies faites pendantes des années en France. A travers cette image de luxe la France devient comme un Eldorado pour ceux qui sont restés au pays et, avec le temps, une certaine jalousie s’installe. Les « Je viens » travaillent leur image de faux nouveau riches mais n’oublient pas de combler les besoins et les envies de leurs familiers et amis. Des cadeaux et de l’argent facile, mais utile, qui finissent parfois par créer une dépendance. L’attente de cet argent facile devient parfois la seule occupation de certains jeunes qui ne font plus rien de leurs journées. Certaines jeunes filles passent alors leur journée à lézard dans l’attente que leurs parents en France leur trouvent un mari qui, après quelques années de travail, rentre au pays construire une belle maison pour ensuite y vivre avec leur nouvelle femme. Des filles qui n’ont jamais travaillé et qui ne travailleront jamais. Si la situation de chômage et de travail impayé peuvent rendre ce comportement compréhensible il ne l’excusent pas. Le pays va bien trop mal pour se permettre cela. Mais a qui la faute ? N’est-ce pas compréhensible que des immigrés rentrant au pays veuillent donner l’image de la réussite. N’était pas cela le comportement des italiens et ensuite des portugais lors des premières immigrations en France. C’est le comportement de tout immigré rentrant au pays. La peur du regard de celui resté au pays est bien plus forte que l’envie de raconter la réalité d’une vie d’efforts et de sacrifices. La fierté de pouvoir manger à sa faim et de se permettre de construire des grandes maisons prend le dessus de tout autre sentiment et le plaisir de pouvoir offrir à ces proches une vie meilleure font oublier les peines laissées en France. Et comment en vouloir a ceux resté dans un pays qui sombre chaque jour plus dans la pauvreté ? Comment ne pas comprendre leur envie d’avoir les mêmes chaussures que leurs cousins ? Des chaussures que malgré un dur travail ils ne pourront jamais se permettre. Enfin comment ne pas comprendre le laisser aller de certaines jeunes filles à qui l’on promet une vie meilleure par le simple biais d’un mariage ? On pourrait en vouloir au « Je viens » de leurs mises en scènes et des faux espoirs qu’ils laissent au pays, on pourrait leur en vouloir d’épater par tout cet étalage d’une prétendue richesse et d’attiser la jalousie et l’insatisfaction. On pourrait en vouloir à ces jeunes qui n’ont plus d’autres idéaux que l’argent facile. On pourrait se laisser aller au pessimisme comme beaucoup d’anciens qui dépeignant la jeunesse comorienne en tant que fainéante. On pourrait leur en vouloir de laisser le pays se dégrader, se vider de sa richesse, sombrer dans l’ennui et dans l’attente. On leur en a voulu, lors des journées où l’on voyait les « Je viens » se pavaner et les « je reste » (mon expression) flâner toute la journée. On leur en a voulu quand Moussa Issiaka dépeignait un portrait pessimiste de la Grande Comore de nos jours. Un pays qu’il voit oublier sa culture, une jeunesse qui n’a pas d’envies, des gens qui attendent et qui ne travaillent par fainéantise avec dans le tête l’Eldorado français. En leur on a voulu quand dans les yeux de cet homme, toujours assis dans son petit studio vide en train d’écrire l’histoire de son pays, il y avait beaucoup de tristesse et de pessimisme. Mais les Comores ne sont que des petits confettis dans l’Océan Indien au milieu d’un monde qui vit absolument la même chose.Le spectacle des riches et de ceux qui font semblant de l’être en préférant s’acheter les dernières lunettes à la mode au lieu de la nourriture, ne font qu’attiser l’envie des autres. Un processus dont l’Afrique et la première à en souffrir à travers le flux incessant de ces immigrés rentrant au pays. Car si en grande partie les « Je viens » aident l’économie de leur pays en construisant des maisons et en employant des gens qui le reste du temps sont au chômage, ils créent, d’un autre côté, cette vague de dépendance qui peut ne faire que du mal au pays. Ils ne peuvent pas se faire propre un rôle qui n’est pas le leur, c’est au gouvernement de régler les problèmes économiques de son pays.Mais malheureusement les « Je viens » se voient obligé de combler les énormes failles du gouvernement qui laisse leur pays couler tout doucement. dsc01119

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